J’attendais la prochaine possibilité de randonner avec impatience… Un besoin de me mettre au vert faisait pression… Disponible pour un petit circuit, je choisis de me rendre à la Vallée Perdue.

Arrivée à Loc- Eguiner, l’église paroissiale datant des XVIè et XVIIè siècles est le point de départ. En sortant du bourg, je chemine près d’un calvaire biface jusqu’à entrer dans un chemin de terre, longer un champ. Me voici enfin dans la vallée !

Je suis tout d’abord une crète... Ar Gador m’invite à m’assoir et, à chaque fois, je résiste à me poser dans ce fauteuil sculpté dans un tronc d’arbre… La randonnée ne fait que commencer et la magie opère déjà. Je descends au fond de la vallée…

Le Kerouallon, affluent de l’Elorn, me berce avec sa mélodieuse sonorité. Le bruit de l’eau qui coule continuellement. En prêtant l’oreille, je distingue même différents timbres… Cette douce musique accompagne mes pas sur le sentier.
Naturel, frais et équilibré, une énergie relaxante émane de l’air et du paysage mêlant harmonieusement les verts prasin, céladon, empire, tilleul, lichen et mousse.

Un panneau m’indique la possibilité d’effectuer un crochet dont le dénivelé est de cinquante mètres et qu’il faut compter quinze minutes aller- retour. Cette fois, je décide d’effectuer ce crochet. Effectivement, ça monte… De plus en plus lumineux, le chemin, tout autant mystérieux que surprenant par sa parure mauve, me dirige à… Un point de vue sur la vallée ! Je la domine et n’ai pas de mots pour définir sa grandeur.

Je redescends, continue mon chemin et, aux ruines de Milin Coz, le versant abrupt me fait prendre de la hauteur. L’ascension effectuée, je m’assoie sur un rocher et admire respectueusement le calme et la beauté. Le tableau grandeur nature révèle les lieux, la carrière à l’ouest et à l’est le clocher. Je me pose toujours quelques minutes à cet endroit extraordinaire.

Je traverse un bois, je reviens sur le versant Sud de la vallée. Différentes essences de feuillus et quelques résineux m’entourent parmi lesquels houx, fougères, chênes, sorbiers avec ses fruits rouges, des ronces (dont les mûres seront bientôt picorées). La sortie de la vallée pointe son nez et sonne la fin de la randonnée.

Vous l’aurez compris,  la Vallée Perdue est un havre verdoyant qui inspire, respire et permet de se ressourcer. En tout cas, elle recharge toujours mes batteries.