Arrivées à Roscoff, nous empruntons l’estacade, cette avancée de 600m dans la mer qui permet de rejoindre l’île de Batz quelque soit la marée. Les goélands eux aussi sont au rendez-vous ! Au pied du ponton on peut les observer, se battant parfois pour un reste de crabe. C’est un spectacle à ne pas manquer !
Le bateau de 13h30 est déjà à quai et il y a un peu de monde aujourd’hui, il faut dire que le soleil est au rendez-vous ! Nous avons bien fait d’arriver en avance. Après 15 minutes de traversée sur une mer calme, l’île de Batz est là, sous nos pieds. Souhaitant reprendre le bateau à 16h30, nous n’avons que peu de temps à passer sur l’île, nous décidons donc de nous diriger vers la pointe Est, un peu plus sauvage. En quelques minutes seulement nous nous retrouvons dans de jolies ruelles encadrées par de hauts murs en pierre. On y découvre de petites fleurs blanches perçant les murets, des Alysses odorantes. Très communes sur l’île elles sont facilement reconnaissables et dégagent une subtile odeur de miel. La floraison est toujours précoce sur l’île de Batz et elle réserve son lot de surprises... C’est le cas avec les fleurs roses du Géranium de Madère à l’odeur de saucisson ou encore avec l’immortelle commune aussi appelée « Plante à Curry » en raison de l’odeur de ces fleurs jaunes !
Nous suivons les panneaux en bois qui jalonnent l’île et continuons en direction du sentier côtier tout proche. Une fois en bord de mer, il suffit de se retourner pour admirer le phare qui se dresse fièrement sur une des plus hautes collines de l’île. L’ascension des 198 marches promet un panorama exceptionnel à celui qui atteint le sommet.
Après d’innombrables arrêts pour humer le parfum anisé du fenouil sauvage qui pousse en bord de route nous arrivons à proximité du jardin exotique. Nous le contournons pour rester sur le sentier côtier et c’est avec émerveillement que nous découvrons un magnifique point de vue sur Roscoff et une mer turquoise absolument splendide.
Une fois la pointe contournée nous prenons le temps de découvrir la chapelle Sainte-Anne qui date du Xème siècle. Elle n’est plus accessible depuis 2 ans maintenant mais nous pouvons tout de même nous approcher pour l’admirer !
Des vues magnifiques, un patrimoine bâti exceptionnel, décidément cette balade nous enchante !
Nous reprenons ensuite le sentier vers le Nord en direction des dunes. La mer toujours turquoise, et digne des Caraïbes, sur notre droite et sur notre gauche, l’espace naturel protégé Penn Ar C’hleger appartenant au Conservatoire du Littoral.
Après avoir longé les plages de Poull zarab, d’Aod vraz, et d’Argoumanant, nous arrivons sur le massif dunaire et ses pelouses rases à proximité de la Grève Blanche, la plus grande plage de l’île de Batz. Nous faisons une pause afin de profiter du paysage qui s’offre à nous. Un traquet motteux se balade sur la dune et les hirondelles volent au ras de nos têtes. La période n’est pas la plus propice à l’observation des oiseaux, mais à partir du mois d’octobre, toute la région accueille une avifaune exceptionnelle. Certaines espèces resteront quelques jours à quelques semaines et d’autres jusqu’au printemps. L’occasion peut être d’une nouvelle balade sur l’île...
Nous serions bien restées plus longtemps à observer le paysage mais la pause est terminée ! Afin de rejoindre l’embarcadère nous coupons par l’intérieur des terres, via les chemins agricoles, champs d’échalotes d’un côté et champs de pommes de terre de l’autre. Le surnom de « Jardin » donné à l’île de Batz lui va décidément bien ! Nous arrivons très vite à proximité du Sémaphore puis traversons le bourg en direction de l’île aux moutons, lieu de l’embarquement.
Un agriculteur vend des pommes de terre primeur à la sortie du bateau et nous nous laissons tenter par ce produit typique de l’île et ses notes d’algues. Aujourd’hui encore, les agriculteurs utilisent le goémon comme amendement naturel, ce qui confère aux pommes de terre un goût iodé et parfumé très agréable.
La queue est longue sur l’embarcadère mais nous profitons de cette attente pour admirer les bateaux de pêche qui mouillent dans le chenal, prêts à partir…