Le printemps par chez nous, serait-il d’autant plus enchanteur qu’il renaît chaque année sur cette terre que nous appelons la Ceinture Dorée pour son doux climat qui nourrit cette nature sauvage et nos cultures maraîchères ?
« Le printemps, en Bretagne, est plus doux qu’aux environs de Paris et fleurit trois semaines plus tôt. Les cinq oiseaux qui l’annoncent, l’hirondelle, le loriot, le coucou, la caille et le rossignol, arrivent avec de tièdes brises qui les hébergent dans les golfes de la Péninsule armoricaine. La terre se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de narcisses, de hyacinthes, de renoncules, d’anémones (...). Des clairières se panachent d’élégantes et hautes fougères ; des champs de genêts et d’ajoncs resplendissent de fleurs, qu’on prendrait pour des papillons d’or posés sur des arbustes verts et bleuâtres. Les haies, au long desquelles abondent la fraise, la framboise et la violette, sont décorées d’églantiers, d’aubépine blanche et rose, (…), de buis, de lierre à haies écarlates, de ronces dont les rejets brunis et courbés portent des feuilles et des fruits magnifiques. Tout fourmille d’abeilles et d’oiseaux : les essaims et les nids arrêtent les enfants à chaque pas (…). »
François-René de CHATEAUBRIAND.
Les Annales romantiques en 1835.
Que nous nous élancions vers les quatre points cardinaux de notre territoire, le printemps y étend immodérément sa sève. Dès le mois de mars, bien que l’hiver perdure dans le Finistère nord, les premières floraisons du printemps de l'hémisphère sud voient le jour au Jardin botanique et exotique de Roscoff : les aloès, les leucadendrons et protées d'Afrique du Sud, les aeoniums des îles Canaries et le banksia d'Australie... Les echiums et les protées royales s’y plaisent tant et si bien, qu’elles prennent plaisir à fleurir un peu plus tôt. Et que la pluie ne vous rende pas réticent à la visite, bien au contraire, vous vivrez véritablement le climat des forêts tropicales, dans leur atmosphère intimiste et ancestrale.
L’Île de Batz demeure un véritable jardin flottant, le printemps est accueilli sur un tapis d’armerias maritimes roses, que les arrières-grands-mères de l’île appelaient en breton Mouldrour, les agapanthes, arômes et amaryllis s’élancent depuis les petits jardins clos en pierres de granit, les sentiers se parfument à la noix de coco avec les ajoncs qui les bordent (il nous est dit que l’Est de l’île offre des buissons d’ajoncs particulièrement enivrants:)) et enfin le printemps est célébré par la réouverture de l’emblématique Jardin Delaselle en cette fin du mois d’avril.
C’est tout à l’ouest de chez nous, au cœur du sanctuaire des Dunes de Keremma, que s’épanouit une incroyable biodiversité. La fin des pâturages au siècle dernier a permis aux buissons de troène, d’aubépine et d’églantier, et a plus de 600 espèces végétales dont de nombreuses orchidées de reprendre vie. C’est au printemps que les parterres de ce site protégé se colorent des éclats vibrants des orchis négligé, pyramidal, incarnat et mâle, et bien d’autres espèces d’orchidées menacées. Et ne ratons pas l’inlassable spectacle des queues-de-lièvres, graminée d’origine méridionale, donc la houppe ovale chaloupe sur les pelouses dunaires !
Elançons-nous, cette fois-ci, vers le sud, vers les landes et les vallées du Pays de Landivisiau, véritable observatoire de la nature, avec ses lacs, rivières et ruisseaux. En famille, La Vallée du Lapic, demeure l'un des sites verts privilégié de la commune de Landivisiau. Les enfants profiteront de l’aire de jeux équipée de toboggans, d'une roue, d’une locomotive et d’un wagon de voyageurs…, les plus grands fouleront le sol du parcours de santé, l’aire de fitness, le terrain multisports, le terrain de tennis, les toboggans, la tyrolienne, le mini-golf (ouvert en juillet et août), le terrain de bi-cross… Le site est adapté aux familles, enfants, promeneurs, joggeurs, randonneurs… Imaginez-vous dans ce cadre arboré aux couleurs du printemps pour saluer le réveil de la nature !
Sur la commune de Commana, parcourez le Circuit des Korrigans d’une distance de 2km, surplombant les tourbières, et chaussez vos lunettes de naturaliste pour observer ce site protégé qui abrite un écosystème remarquable dont des espèces de plantes carnivores telles que la grassette du Portugal et la droséra. Étant à la recherche de protéines pour se nourrir, ces espèces agissent comme de véritables papiers tue-mouches, car elles possèdent des pièges à glu luisants verts ou rouges pour capturer leurs proies. Elles octroient une petite période d’accalmie aux insectes qui visitent leurs délicates fleurs au printemps, à condition d’éviter leurs feuilles !